Statistiques sur le marché immobilier – juillet 2023

Faits saillants  Registre foncier du Québec

Malgré un marché immobilier qui demeure au ralenti, l’activité immobilière s’est intensifiée en juillet, de sorte qu’il s’agit des meilleures performances depuis le début de l’année. Par rapport au mois de juin, les données montrent une hausse de 13,2 points de pourcentage pour les ventes et de près de 15 points de pourcentage pour les hypothèques.

Au cumul depuis janvier, les ventes immobilières ont reculé de 30,7 % et les hypothèques, de 30,9 %.

Pour l’ensemble du Québec :

  • Le nombre de ventes enregistrées en juillet 2023 a diminué de 15,8 % par rapport à celui des ventes effectuées en juillet 2022;
  • Les transferts de propriété se sont élevés à 21 124, ce qui représente une baisse de 11,7 %;
  • Le nombre d’hypothèques est également en baisse de 12,7 %;
  • L’indice de difficultés financières affiche une hausse de 46,1 %, principalement en raison des préavis d’exercice qui ont augmenté de 63,2 %, pour un total de 434 préavis enregistrés en juillet, et des faillites qui affichent une hausse de 85,7 %, pour un total de 13 faillites enregistrées.

Par rapport à juillet 2019, année de référence prépandémique, le nombre de ventes est en baisse de 15,6 % et le nombre d’hypothèques, de 8,8 %.

À l’échelle régionale :

  • On constate un recul du nombre de ventes dans l’ensemble des régions, à l’exception de la région de la Côte‑Nord qui a enregistré une hausse de 1,1 %.
  • Par plage de prix de vente, les données montrent que :
    • Dans la catégorie « Moins de 250 000 $ », la région de la Mauricie arrive en première position, affichant une hausse de 4,6 %. Elle est suivie par la région de la Côte‑Nord, qui a enregistré le même nombre de ventes que l’an passé, soit 139 ventes;
    • Dans la catégorie « De 250 000 $ à 500 000 $ », la région du Saguenay–Lac‑Saint‑Jean est en tête de liste avec une augmentation de 32,6 %;
    • Le nombre de ventes de plus de 500 000 $ a diminué de 18,8 %. Dans cette catégorie de prix, toutes les régions affichent un recul, à l’exception de la région du Bas-Saint-Laurent qui a enregistré le même nombre de ventes qu’en juillet 2022, soit 22 ventes.
  • En ce qui concerne le marché hypothécaire, on constate un recul du nombre d’hypothèques dans l’ensemble des régions.

Données pour l’ensemble du Québec – juillet 2023

Plages de prixJuillet 2022Juillet 2023Variation
Moins de 250 000$6 9275 562-19,7%
De 250 000$ à 500 000$7 6076 827-10,3%
Plus de 500 000$5 2204 238-18,8%
Total19 75416 627-15,8%
 Juillet 2022Juillet 2023Variation
Transferts de propriété23 91921 124-11,7%
 Juillet 2022Juillet 2023Variation
Hypothèques25 11921 918-12,7%
Indice de difficultés financièresJuillet 2022Juillet 2023Variation
Avis de vente impôt foncier69+50,0%
Faillite713+85,7%
Hypothèque construction183238+30,1%
Préavis d’exercice266434+63,2%
Saisie3329-12,1%
Total495723+46,1%
Gare aux prêts hypothécaires qui se paient à l’envers

STÉPHANIE GRAMMOND LA PRESSE

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSEComme un accident au ralenti, on peut déjà voir les propriétaires qui vont frapper un mur lorsqu’ils devront renouveler leur prêt d’ici quelques années.

STÉPHANIE GRAMMOND LA PRESSE

On sait qu’il y a quelque chose qui cloche dans le marché immobilier quand un grand nombre de propriétaires se retrouvent à rembourser leur prêt hypothécaire à l’envers.

 14 juillet 2023 Mis à jour hier à 5h00

Et la nouvelle hausse des taux d’intérêt va empirer les problèmes. Mercredi, la Banque du Canada a relevé son taux directeur de 0,25 point, pour le fixer à 5 % – un sommet en 22 ans – alors qu’il était pratiquement à zéro il y a 16 mois.

Cette hausse spectaculaire a pris de court ceux qui ont acheté au plus fort de la pandémie. Poussés par la folie des surenchères, ils ont payé trop cher une maison dont la valeur a déjà baissé. Doublement malheureux, ils doivent maintenant absorber la hausse marquée de leurs paiements hypothécaires.

Le problème est exacerbé parce qu’une proportion exceptionnellement élevée des Canadiens qui ont contracté un prêt hypothécaire au cours des dernières années ont opté pour un taux variable. Plus de la moitié, en fait.

Comment les blâmer ? Le patron de la Banque du Canada lui-même assurait que les taux resteraient bas très longtemps.

Aujourd’hui, cette décision leur coûte cher. Sur un prêt hypothécaire à taux variable de 500 000 $, par exemple, la mensualité peut avoir grimpé de presque 1400 $. De quoi démolir un budget.

Mais beaucoup de propriétaires vont vivre le choc à retardement, car les trois quarts des prêts à taux variables ont des paiements fixes. La mensualité ne bouge pas quand les taux augmentent : il y a simplement une plus grande portion du paiement qui sert à payer les intérêts, plutôt qu’à rembourser le capital.

Mais à partir d’un taux limite (trigger rate), que la plupart des prêts hypothécaires ont atteint, le paiement mensuel n’est plus suffisant pour couvrir les intérêts. Certains prêteurs demandent alors aux clients d’augmenter leur paiement. D’autres leur permettent un « amortissement négatif ».

C’est comme s’ils les laissaient rembourser leur prêt à l’envers.

Les intérêts impayés font boule de neige et augmentent le solde d’un mois à l’autre, ce qui étire la période nécessaire pour rembourser le prêt. Certains clients se retrouvent pour un certain temps avec un amortissement de 60, 70 ou même 90 ans, comme en témoignent des courtiers hypothécaires1.

Le problème n’est pas anecdotique : plus du quart des prêts résidentiels consentis par les banques ont présentement un amortissement supérieur à 30 ans.

Or, les propriétaires étranglés ne peuvent pas pelleter les problèmes en avant éternellement. Au renouvellement de leur prêt, ils doivent revenir à l’amortissement initial qui ne peut excéder 25 ans (ou 30 ans avec une mise de fonds d’au moins 20 %).

Comme un accident au ralenti, on peut déjà voir les propriétaires qui vont frapper un mur lorsqu’ils devront renouveler leur prêt d’ici quelques années.

Ottawa a donc été bien avisé de leur lancer une bouée de sauvetage. La semaine dernière, l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a demandé aux institutions financières d’offrir des mesures d’allégement aux ménages à risque de défaillance hypothécaire2.

Dans certaines circonstances, les prêteurs devront renoncer à imposer des frais ou des pénalités et aussi veiller à ne pas facturer des intérêts sur les intérêts. De plus, l’ACFC s’attend à ce qu’un prêteur ne profite pas de la vulnérabilité d’un client, incapable de se qualifier chez un autre prêteur, pour renouveler son prêt hypothécaire à un taux désavantageux.

Tout cela est bel et bon… pourvu que les banques appliquent ces lignes directrices de façon proactive.

Mais le fait qu’on soit obligé de lancer une bouée de sauvetage prouve que les garde-fous qu’on avait mis en place n’étaient pas assez élevés. Relevons-les. Il vaut mieux prévenir que guérir.

À ce chapitre, il est encourageant de voir que le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a lancé une nouvelle consultation, mardi, pour amener les banques à réduire le nombre de prêts à amortissement négatif.

Un resserrement du cadre réglementaire permettra d’éviter de futurs dérapages, alors que le terrain est de plus en plus glissant, compte tenu de l’endettement élevé des ménages.

Inévitablement, un resserrement des règles compliquera davantage l’accès à la propriété qui n’a jamais été aussi difficile en une génération. C’est dommage pour les acheteurs qui devront viser plus petit ou reporter leur rêve de devenir propriétaires. Mais cela vaut mieux que d’étirer l’élastique de l’endettement jusqu’à ce qu’il nous saute au visage.

Statistiques sur le marché immobilier

Faits saillants – janvier à mars 2023

Les ventes ont diminué au premier trimestre de l’année par rapport à celui de l’an dernier.

Pour l’ensemble du Québec :

  • Près de 26 000 ventes ont été enregistrées. Il s’agit d’une baisse de 36,5 % par rapport au premier trimestre de 2022;
  • Le nombre d’hypothèques a diminué de 38,8 %.

Comparativement à la même période en 2019, la baisse des transactions est moins importante : le nombre de ventes est en baisse de 10,4 %, et le nombre d’hypothèques, de 5,2 %.

À l’échelle régionale :

  • On constate également un recul du nombre de ventes enregistrées dans l’ensemble des régions. Le Saguenay–Lac‑Saint‑Jean est la région la moins touchée, malgré une baisse de 23,9 %.
  • Par plage de prix de vente :
    • Dans la catégorie « Moins de 250 000 $ », le nombre de ventes a reculé de 36,1 %. La région de la Côte‑Nord arrive, pour un cinquième trimestre consécutif, en première position malgré une baisse de 26 %;
    • Dans la catégorie « De 250 000 $ à 500 000 $ » figure en haut de la liste la région du Bas‑Saint‑Laurent, avec une légère croissance de 2,3 %. Elle est suivie par la région de la Mauricie, qui affiche une diminution de 4,4 %;
    • Le nombre de ventes de plus de 500 000 $ est en baisse dans l’ensemble des régions, à l’exception du Saguenay–Lac‑Saint‑Jean, qui a enregistré 49 ventes, soit le même nombre de ventes qu’au premier trimestre de 2022.

Données pour l’ensemble du Québec – mars 2023

Plages de prixMars 2022Mars 2023Variation
Moins de 250 000$6 4884 490-30,8%
De 250 000$ à 500 000$5 5773 841-31,1%
Plus de 500 000$3 9772 346-41,0%
Total16 04210 677-33,4%
 Mars 2022Mars 2023Variation
Transferts de propriété21 07515 312-27,3%
 Mars 2022Mars 2023Variation
Hypothèques24 19715 301-36,8%
Indice de difficultés financièresMars 2022Mars 2023Variation
Avis de vente impôt foncier2016-20,0%
Faillite1117+54,5%
Hypothèque construction122535+338,5%
Préavis d’exercice391479+22,5%
Saisie2329+26,1%
Total5671 076+89,8%
La mérule pleureuse : ce qu’il faut savoir

Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec Articles La mérule pleureuse : ce qu’il faut savoir

La mérule pleureuse, aussi appelée « cancer du bâtiment », est un champignon dévastateur pour le bois des constructions résidentielles dont elle se nourrit, provoquant ainsi sa décomposition et sa dégradation. La mérule pleureuse a en effet tendance à se former dans les types de bois courants. On la voit plus fréquemment dans les endroits humides et non aérés, comme les sous-sols ou les vides sanitaires.

La mérule pleureuse a en plus la particularité de s’infiltrer dans les joints de maçonnerie et de transporter l’eau ainsi que l’humidité sur de longues distances, s’attaquant donc aux matériaux secs ailleurs dans l’immeuble contaminé.

La mérule est avant tout inquiétante en raison des dommages sérieux qu’elle peut provoquer sur l’immeuble affecté, lesquels entraînent habituellement des travaux très importants. Toutefois, aucune étude ne fait présentement état d’effets néfastes sur la santé humaine suivant l’exposition à ce champignon. À l’heure actuelle, on peut uniquement parler de possibles allergies respiratoires chez des personnes ayant déjà de tels problèmes.

Bien que la mérule pleureuse ne s’apparente pas à de la moisissure comme telle, ses conditions de formation (humidité, manque d’aération) favorisent l’apparition de moisissure au même endroit. Ainsi, il se peut qu’un immeuble soit contaminé à la fois par la mérule et de la moisissure (sans exclure les autres types de champignons). Il faut donc user de prudence à cause des effets potentiels déjà connus que la moisissure peut avoir sur la santé humaine.

Comment la détecter?

Les signes permettant généralement de détecter la mérule pleureuse dans un immeuble sont la présence :

  • d’une forte odeur de champignons;
  • de bois ayant un aspect cotonneux au toucher, qui se ramollit et se fragmente;
  • de bois couleur marron;
  • de boules filandreuses et blanchâtres;
  • de cloisons et de plinthes tordues.

Une aide financière prévue pour lutter contre la mérule pleureuse

En juillet 2021, la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation a annoncé un investissement de 2 M$ du gouvernement du Québec pour prolonger le Programme d’intervention résidentielle – mérule jusqu’au 31 mars 2024. Ce programme a pour objectif de réduire le fardeau financier des propriétaires-occupants dont le domicile est contaminé par la mérule en remboursant une partie des travaux de décontamination et de réhabilitation ou de démolition et de reconstruction.

Plus de détails se trouvent dans cet article de la Société d’habitation du Québec.

Pour en savoir plus

www.inspq.qc.ca/pdf/publications/2043_merule_pleureuse_risque_sante.pdf

www.linternaute.com/bricolage/pratique/entretien-de-la-maison/15887/comment-prevenir-et-traiter-la-merule.html

SCHL (PDF) : Combattre la moisissure – guide pour les propriétaires-occupants

Dernière mise à jour : 18 avril 2023

Numéro d’article : 204235

Thermographie : 4 mythes expliqués pour y voir plus clair

Legault-Dubois, CHRONIQUE HABITATION

À chaque hiver, alors qu’un vent sibérien siffle à l’extérieur, on nous présente le traditionnel reportage sur les inspections par imagerie thermique. À entendre parler les pseudo-experts qui nous présentent ces drôles d’images rouge et bleu, il n’y a pratiquement rien qu’ils ne peuvent pas voir avec leur caméra. Pourtant, à moins de faire appel à Superman, aucune caméra thermique ne peut voir au travers des murs.

Une caméra thermique permet de voir dans les murs

Faux. Aucune caméra n’est capable de voir à l’intérieur des murs sans qu’une ouverture ne soit pratiquée. Les pouvoirs des caméras thermiques s’arrêtent à la surface de l’objet qu’elle cible. Ainsi, les images révèlent une température de surface approximative provenant d’un calcul savant considérant à la fois la température réfléchie, transmise et émise. Mais même si elles ne parviennent pas à voir au travers des cloisons sèches, les caméras thermiques demeurent un moyen non-destructif de relever des indices de ce qui se passe à l’intérieur d’un mur.

Une inspection thermographie élimine le risque de vice caché

Faux. Comme n’importe quelle inspection, une évaluation à l’aide de l’imagerie thermique a ses limites et il serait exagéré d’émettre une telle affirmation. Son utilisation permet de visualiser les variations de température. Par conséquent, il est possible d’obtenir un aperçu des problématiques qui se traduisent par des écarts chaud/froid (fuites d’eau actives, lacunes au niveau de l’isolation, défectuosités électriques, etc) mais pas plus. Si la maison que vous voulez acheter est aux prises avec un grave problème structural, l’imagerie thermique ne pourra pas vous aider à le diagnostiquer. Pour identifier un tel problème, l’inspecteur doit se fier à une panoplie d’autres indices qui peuvent lui révéler son existence. Autrement dit, bien qu’elle puisse être utilisée au cours d’une inspection préachat, l’imagerie thermique ne remplacera jamais le sens de l’observation, le discernement et l’expérience d’un bon inspecteur.

Le soleil fausse les données

Vrai. Mais si la lumière du soleil n’influence pas l’utilisation de la caméra, il en va autrement pour sa chaleur qui peut augmenter la température du revêtement extérieur d’une maison. Plus encore, la chaleur solaire peut faire varier la température d’un mur de maçonnerie jusqu’à plusieurs heures après le coucher du soleil, par exemple. Il faut en tenir compte lors de l’interprétation des images prises afin d’éviter les faux diagnostics comme croire qu’un mur est mal isolé et qu’il laisse passer beaucoup de chaleur de l’intérieur vers l’extérieur alors que ce n’est pas le cas.         

N’importe qui peut utiliser une caméra thermique.

Vrai. N’importe qui peut se procurer une caméra thermique et s’improviser thermographe si le cœur lui en chante puisque, bien entendu, rien ne réglemente sa possession. Mais le fait de détenir une telle caméra ne fait pas du possesseur un thermographe accrédité et expérimenté pour autant et c’est justement là que se trouve le piège pour le consommateur. Certes, l’accréditation prouve que l’utilisateur est en mesure de bien utiliser les divers fonctions et paramètres de son appareil, mais il en faut plus pour faire un bon thermographe. Pour un expert en bâtiment d’expérience, la caméra thermique est un outil parmi tant d’autres, mais elle n’est rien s’il est incapable de faire la corrélation entre les images obtenues et la multitude de facteurs qui influencent le bâtiment à chaque instant.

En fait, imaginez que vous vous fracturez le bras. Le technicien en radiologie vous installe sous la machine, appuie sur quelques boutons, fait les ajustements requis puis prend quelques clichés. C’est ici que se termine son champ d’expertise et que débute celui du docteur, le radiologiste. Il interprètera les radiographies, vous dira quel est la nature du problème et comment y remédier. Et bien un bon thermographe se doit de tenir à la fois le rôle de technicien en radiologie et du radiologiste, car il doit manipuler la caméra et en interpréter les images reçues.

Legault-Dubois, CHRONIQUE HABITATION

Comportements abusifs de certains courtiers immobiliers

Plusieurs inspecteurs en bâtiment dénoncent le comportement de certains courtiers immobiliers qui les empêche de faire leur travail.

François Dallaire, Radi0-Canada
La vie d’Anastasia Luckenuick a été bouleversée après l’achat malheureux d’une maison à revenus, près de Rivière-du-Loup, sa ville natale. Cette fâcheuse expérience l’a conduite à quitter sa carrière d’infirmière pour devenir inspectrice en bâtiment. « Je suis rentrée dans une cascade de cauchemars, de vices puis de malfaçons, déplore-t-elle. C’est là que j’ai eu le déclic. Je vais amener de la rigueur et de la compétence en inspection. »
Détentrice de plusieurs diplômes reliés à l’inspection, membre de l’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec, elle veut éviter à ses clients de vivre ce qu’elle a vécu. Je veux que mes clients soient bien encadrés. C’est pour ça que je fais l’inspection.
Des inspecteurs indésirables
Après s’être bâti une clientèle, le nombre de ses inspections a diminué sans raison apparente. Tout s’est éclairci lorsqu’un courtier l’a appelée. Il a dit : « Anastasia, on ne se voit pas en inspection parce que tu nous fais peur. On s’est concertés [les maisons de courtage] et on ne veut pas t’avoir en inspection ».
L’affirmation est plausible, car après la diffusion d’un reportage sur un sujet similaire l’an dernier, La facture a reçu des courriels qui vont dans le même sens provenant d’inspecteurs dispersés dans différentes régions du Québec.
Voici quelques extraits :
Je peux vous dire qu’il y a bel et bien une liste noire pour les inspecteurs qui font leur travail correctement. – Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson

Les courtiers n’aiment pas certains inspecteurs trop rigoureux et ne se cachent pas pour le faire savoir à leurs clients. – Gatineau

Les courtiers immobiliers aiment un inspecteur en bâtiment qui n’explique pas trop les problématiques observées. – Laurentides

L’un d’eux est Nicolas Leblanc, président de Holispec, une entreprise située dans la municipalité de Saint-Hubert. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, regrette-t-il. Moi, je suis la cible de ça également. Certains courtiers vont dire : « Holispec ne rentre pas ici. Si vous amenez Holispec, on n’accepte pas votre offre d’achat ».

Joël Charron connaît bien la Loi sur le courtage immobilier, car il est à la fois avocat, courtier et président fondateur de l’Académie de formation immobilière du Québec. Ces cas d’intimidation ne sont pas acceptables, dit-il. C’est pas déontologique. En vertu du règlement sur les conditions d’exercice [de l’activité de courtage], le travail [de courtier] doit être empreint d’objectivité. Il ne peut pas s’immiscer dans ce processus-là.

Une clause non conforme à la loi?
Mais revenons à Rivière-du-Loup. Dans cette région, les courtiers de la firme Proprio Direct ont ajouté une clause qui apparaît sur chacune des fiches détaillées des maisons à vendre par cette agence. Il est clairement écrit : le vendeur se réserve le droit d’accepter ou non le choix de l’inspecteur de l’acheteur.

Selon Joël Charron, cette clause n’est pas conforme à la Loi sur le courtage immobilier. On vient restreindre le droit à l’acheteur de choisir son propre inspecteur en bâtiment. C’est contraire aux règles d’éthique et ça manque d’objectivité. Il soupçonne une intention malveillante derrière cette clause. Si on interdit certaines personnes, c’est qu’il y a des motivations quelconques pour restreindre certaines personnes à procéder à une inspection.

L’Organisme d’autorégulation des courtiers immobiliers du Québec (OACIQ) ne croit pas que la clause soit illégale. Si c’est pour écarter des inspecteurs qui sont trop rigoureux, on a un problème, explique Caroline Champagne, vice-présidente de l’OACIQ. Mais la clause en soi n’est pas illégale et l’acheteur a le loisir de la refuser.

Mais plusieurs clients d’Anastasia Luckenuik ont préféré annuler leur inspection plutôt que de risquer de perdre la possibilité d’acheter la maison convoitée.

Immoral
Dans cette région, Anastasia Luckenuick n’est pas la seule inspectrice à se plaindre notamment des courtiers de Proprio Direct œuvrant à Rivière-du-Loup. L’Association des inspecteurs en bâtiment du Québec (AIBQ) a porté plainte au syndic de l’Organisation des courtiers immobiliers du Québec au nom d’un autre inspecteur.
Des mots très durs ont été employés pour décrire l’attitude de ces courtiers, tels que : tromperie, apparence de collusion, manquement à la déontologie, immoral, une honte pour la profession de courtier.
C’est intolérable et c’est condamnable, lance Denis St-Aubin, président de l’AIBQ. Cette méthode de travail de cette agence est inacceptable. Ce sont des méthodes trompeuses, diffamatoires et qui ne seront pas tolérées de l’Association.

Nous avons demandé à la direction de l’agence si elle approuvait le libellé de la clause.

« Proprio Direct n’a jamais donné aux courtiers immobiliers ni aux employés de l’agence des directives les autorisant ou les incitant à bannir, boycotter ou diffamer les services d’un professionnel. Par ailleurs, les courtiers Proprio Direct ne sont en aucun cas autorisés par l’agence à agir à l’encontre de la Loi sur le courtage immobilier, ses règlements, et la loi en général. »

— Une citation de Guylène Lominy, dirigeante, Proprio Direct
Une source nous confirme que le syndic de l’OACIQ enquête présentement sur la plainte de l’AIBQ. Advenant le cas où des infractions déontologiques sont commises, on va déposer une plainte disciplinaire. Puis ce sera au comité de discipline de se prononcer, affirme Caroline Champagne, vice-présidente de l’OACIQ.

Anastasia Luckenuick a quitté le Bas-Saint-Laurent et œuvre maintenant dans la région métropolitaine. Je suis partie parce que ma santé en dépendait. Ce n’est pas vrai que je suis une mauvaise inspectrice et c’est pas vrai que je vais fermer mon entreprise.

Le reportage de François Dallaire et de Nancy Lambert est diffusé à La facture le mardi à 19 h 30 et le samedi à 12 h 30 à ICI Télé.

Statistiques sur le marché immobilier Faits saillants – janvier 2023

L’année 2022 aura marqué la fin des fortes performances du marché immobilier après deux années exceptionnelles où un nombre record de transactions ont été effectuées.

Malgré le ralentissement de l’activité immobilière, l’année 2022 s’est finalement terminée par un nombre de ventes et de transferts de propriété comparable à celui de 2019 et un nombre d’hypothèques plus élevé de près de 8 %.

Que nous réserve maintenant la nouvelle année?

Pour l’ensemble du Québec :

Le nombre de ventes enregistrées en janvier 2023 a diminué de 36,2 % par rapport à celui des ventes effectuées en janvier 2022;
Les transferts de propriété se sont élevés à 10 159, ce qui représente une baisse de 28,5 %;
Le nombre d’hypothèques est également en baisse de 38,1 %;
L’indice de difficultés financières a augmenté de 27,6 %, en raison notamment des préavis d’exercice, une composante de cet indice, qui ont augmenté de 35,6 %, pour un total de 320 préavis enregistrés en janvier.
Notons que comparativement à la même période en 2019, année de référence prépandémique, la baisse des transactions est beaucoup moins importante. Par rapport à janvier 2019, le nombre de ventes est en baisse de 10,5 % et le nombre d’hypothèques, de 4 %.

À l’échelle régionale :

On constate un recul du nombre de ventes dans l’ensemble des régions.
Par plage de prix de vente, les données montrent que :
Dans la catégorie « Moins de 250 000 $ », la région de l’Abitibi-Témiscamingue arrive en première position malgré une baisse de 14,4 %;
Dans la catégorie « De 250 000 $ à 500 000 $ », la région du Bas-Saint-Laurent arrive au premier rang avec 40 ventes enregistrées, ce qui représente une augmentation de 17,6 %. La région de l’Abitibi-Témiscamingue est au second rang avec une hausse de 13,6 %;
Le nombre de ventes de plus de 500 000 $ a diminué de 39,5 %. Avec 13 ventes enregistrées contre 7 en janvier 2022, la région de l’Abitibi-Témiscamingue figure en tête de liste, affichant une hausse de 85,7 %. Elle est suivie par la région de la Chaudière-Appalaches, qui affiche une hausse de 17,6 % avec 40 ventes enregistrées. La région du Saguenay–Lac-Saint-Jean a enregistré 13 ventes, soit le même nombre de ventes dans cette catégorie qu’en janvier 2022.
En ce qui concerne le marché hypothécaire, on constate un recul du nombre d’hypothèques dans l’ensemble des régions.
Données pour l’ensemble du Québec – janvier 2023
Nombre de ventes par plage de prix
Plages de prix Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
Moins de 250 000$ 4 613 2 893 -37,3%
De 250 000$ à 500 000$ 3 867 2 604 -32,7%
Plus de 500 000$ 2 694 1 631 -39,5%
Total 11 174 7 128 -36,2%
Nombre de transferts de propriété
Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
Transferts de propriété 14 202 10 159 -28,5%
Nombre d’hypothèques
Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
Hypothèques 18 767 11 624 -38,1%
Nombre d’actes de difficultés financières
Indice de difficultés financières Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
Avis de vente impôt foncier 4 4 0,0%
Faillite 8 9 +12,5%
Hypothèque construction 134 150 +11,9%
Préavis d’exercice 236 320 +35,6%
Saisie 17 6 +52,9%
Total 399 509 +27,6%
Données par région – janvier 2023
Nombre de ventes
Régions administratives Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
01 – Bas-Saint-Laurent 268 212 -20,9%
02 – Saguenay-Lac-Saint-Jean 381 289 -24,1%
03 – Capitale-Nationale 903 599 -33,7%
04 – Mauricie 411 293 -28,7%
05 – Estrie 508 351 -30,9%
06 – Montréal 1 910 1 004 -47,4%
07 – Outaouais 730 419 -42,6%
08 – Abitibi-Témiscamingue 183 176 -3,8%
09 – Côte-Nord 95 63 -33,7%
11 – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 180 103 -42,8%
12 – Chaudière-Appalaches 565 446 -21,1%
13 – Laval 375 246 -34,4%
14 – Lanaudière 801 509 -36,5%
15 – Laurentides 1 380 842 -39,0%
16 – Montérégie 2 156 1 368 -36,5%
17 – Centre-du-Québec 328 208 -36,6%
Total 11 174 7 128 -36,2%
Nombre de transferts de propriété
Régions administratives Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
01 – Bas-Saint-Laurent 369 311 -15,7%
02 – Saguenay-Lac-Saint-Jean 500 413 -17,4%
03 – Capitale-Nationale 1 141 860 -24,6%
04 – Mauricie 529 432 -18,3%
05 – Estrie 634 494 -22,1%
06 – Montréal 2 323 1 424 -38,7%
07 – Outaouais 939 641 -31,7%
08 – Abitibi-Témiscamingue 270 256 -5,2%
09 – Côte-Nord 131 103 -21,4%
11 – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 252 181 -28,2%
12 – Chaudière-Appalaches 788 660 -16,2%
13 – Laval 496 346 -30,2%
14 – Lanaudière 1 008 747 -25,9%
15 – Laurentides 1 715 1 121 -34,6%
16 – Montérégie 2 667 1 852 -30,6%
17 – Centre-du-Québec 440 318 -27,7%
Total 14 202 10 159 -28,5%
Nombre d’hypothèques
Régions administratives Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
01 – Bas-Saint-Laurent 281 221 -21,4%
02 – Saguenay-Lac-Saint-Jean 571 388 -32,0%
03 – Capitale-Nationale 1 456 998 -31,5%
04 – Mauricie 544 406 -25,4%
05 – Estrie 746 475 -36,3%
06 – Montréal 3 580 1 954 -45,4%
07 – Outaouais 1 232 769 -37,6%
08 – Abitibi-Témiscamingue 291 209 -28,2%
09 – Côte-Nord 102 89 -12,7%
11 – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 129 100 -22,5%
12 – Chaudière-Appalaches 749 545 -27,2%
13 – Laval 820 547 -33,3%
14 – Lanaudière 1 361 884 -35,0%
15 – Laurentides 2 285 1 301 -43,1%
16 – Montérégie 4 062 2 388 -41,2%
17 – Centre-du-Québec 558 350 -37,3%
Total 18 767 11 624 -38,1%
Nombre d’actes de difficultés financières
Régions administratives Janvier 2022 Janvier 2023 Variation
01 – Bas-Saint-Laurent 5 10 +100,0%
02 – Saguenay-Lac-Saint-Jean 14 17 +21,4%
03 – Capitale-Nationale 31 54 +74,2%
04 – Mauricie 13 15 +15,4%
05 – Estrie 4 18 +350,0%
06 – Montréal 96 95 -1,0%
07 – Outaouais 47 18 -61,7%
08 – Abitibi-Témiscamingue 4 8 +100,0%
09 – Côte-Nord 5 11 +120,0%
11 – Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine 4 4 0,0%
12 – Chaudière-Appalaches 14 20 +42,9%
13 – Laval 22 13 -40,9%
14 – Lanaudière 28 60 +114,3%
15 – Laurentides 44 59 +34,1%
16 – Montérégie 64 93 +45,3%
17 – Centre-du-Québec 4 14 +250,0%
Total 399 509 +27,6%
Précisions sur les données diffusées
Un acte de vente, un transfert de propriété, une hypothèque ou un acte en lien avec des difficultés financières peuvent comporter la création de plus d’un droit de même nature, par exemple plus d’une vente dans le même acte. Aux fins des statistiques, seul le premier droit apparaissant à l’acte est comptabilisé.

Le nombre de ventes comprend tous les types de propriétés confondus (maison unifamiliale, logement multiplex, condominium, etc.).

Un transfert de propriété peut être un acte de vente, la cession d’un immeuble, la déclaration de transmission ou la donation d’une propriété. C’est à cette étape que les municipalités perçoivent un droit de mutation parfois appelé « taxe de bienvenue ».

L’indice de difficultés financières regroupe certains actes qui dénotent une difficulté pour un propriétaire à respecter ses obligations financières. Il peut s’agir d’un défaut de paiement sur une hypothèque ou sur un impôt foncier, une faillite ou une saisie. Le préavis d’exercice fait également partie de cette catégorie. Il survient lorsqu’une personne est en défaut de paiement. Son institution financière, par exemple, peut alors entamer des recours.

Les données par région administrative sont basées sur l’association des circonscriptions foncières. Une circonscription foncière chevauchant plus d’une région est associée à la région dans laquelle se trouve le plus grand nombre de lots de la circonscription foncière. La région 10 – Nord‑du‑Québec chevauche trois circonscriptions foncières. À des fins de statistiques, les données de cette région sont réparties dans celles du Saguenay–Lac‑Saint‑Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue et de la Côte‑Nord.

Seules les données publiques sont diffusées. La confidentialité et la protection des renseignements personnels des citoyens sont respectées.

Vous pouvez obtenir la totalité des données en consultant le site de Données Québec Cet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre.. L’utilisation des informations est permise, mais il est nécessaire d’indiquer que celles-ci sont tirées du Registre foncier du Québec. Pour plus de détails, consultez la licence de Créative Commons Cet hyperlien s’ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Immobilier : les prix et transactions en baisse, mais des effets et une durée limités

Radio-Canada

2023-01-16 | Mis à jour hier à 12 h 15

En décembre 2022, le nombre de transactions immobilières a baissé de 39,1 % au Canada par rapport au résultat quasi record de décembre 2021, selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Et s’il s’ensuit une diminution du prix moyen des propriétés immobilières, cela sera temporaire et le marché reste difficile pour les acheteurs en raison de la hausse des taux d’intérêt.

En 2022, nous avons assisté à l’un des plus grands changements annuels jamais enregistrés sur les marchés de l’habitation canadiens, passant des sommets records de l’hiver dernier à un niveau tout juste inférieur à la moyenne décennale à la fin de l’année, a précisé Jill Oudil, présidente de l’ACI.

Cela peut notamment être dû à l’inflation élevée et à la hausse des taux d’intérêt qui ont marqué l’année 2022 au Canada et qui ont refroidi de nombreux acheteurs potentiels, qui préfèrent attendre un certain retour à la normale.

Du même coup, le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en décembre 2022 a aussi diminué par rapport à l’an dernier. Il s’est établi à 626 318 $, soit une baisse de 12 % comparativement à décembre 2021. Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada.

D’ailleurs, les prix ne sont pas en baisse partout. Au contraire, dans toutes les grandes villes à l’est de Montréal, ainsi qu’à Calgary, ils ont continué sur la lancée de 2021 et ont augmenté.

Mais si les prix dans la plupart des marchés ont baissé depuis le court sommet au début de 2022, ils restent bien supérieurs à ce qu’ils étaient à l’été 2020.Début du widget .

Il est aussi important de souligner que, malgré la baisse des prix des propriétés dans plusieurs marchés canadiens, les paiements mensuels des acheteurs contractant une hypothèque restent élevés, en raison de la hausse des taux d’intérêt.

En décembre 2022, la Banque du Canada a augmenté, pour une septième fois d’affilée, son taux directeur, le portant à 4,25 %. Et si cela semble commencer à avoir un effet sur l’inflation (passée de 8,1 % en juin à 6,9 % en octobre), la banque centrale demeure prudente et ne promet pas de cesser ces hausses prochainement.

Un « redressement » attendu pour 2023

Le thème de nos prévisions pour 2023 n’est pas la reprise, mais le début d’un redressement, peut-on lire dans le communiqué de l’ACI.

Il faudra voir dans quelle mesure et à quel moment [l’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt] reculeront, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI.

La demande de logements continue de croître et l’offre demeure le plus grand problème dans tout l’éventail du logement. La rapidité avec laquelle la Banque du Canada parviendra à maîtriser l’inflation et à réduire les coûts d’emprunt déterminera si cette situation se répercutera sur le marché locatif en 2023 ou si elle touchera de nouveau le marché de la revente.

Ce redressement devrait se traduire en une légère baisse des transactions (-0,5 %) par rapport à 2022. L’ACI prévoit plus précisément que quelque 495 858 propriétés devraient changer de main par l’entremise des systèmes MLS (des systèmes de vente exploités par les chambres et associations immobilières au Canada).

Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait diminuer de 5,9 % en 2023, pour atteindre 662 103 $.

Prix des maisons: ça flambe toujours partout au Québec

Martin Jolicoeur | Le Journal de Montréal

| Publié le 7 janvier 2023

Les hausses de taux hypothécaires n’ont pas freiné la croissance des prix des propriétés résidentielles en 2022

Malgré des signes de ralentissement, les prix du marché de l’habitation auront finalement continué de croître de manière importante en 2022, forçant les acheteurs à payer toujours plus cher pour espérer devenir propriétaires au Québec.

 

 

Charles Brant
Analyste de l’APCIQ

 

Selon les dernières données de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le prix médian des maisons unifamiliales a bondi de 14 % en douze mois pour dépasser les 415 000 $. Celui des copropriétés s’est accru pour sa part de 12 %, atteignant les 366 000 $.

« Les baisses de prix qu’ont provoqué les hausses successives du taux directeur en 2022 ne se sont pas fait sentir partout avec la même intensité, reconnaît Charles Brant, directeur du service d’analyse de marché de l’APCIQ. La région de Montréal a été frappée la première. Mais d’autres suivront assurément ; on prévoit un bilan bien différent en 2023. »

La Rive-Nord se démarque

Au Québec, c’est dans les Basses-Laurentides, la vaste Couronne Nord de Montréal et de Laval, que les prix ont connu les hausses les plus marquées. De fait, le prix médian d’une résidence unifamiliale a crû de 16 % en 2022. En une seule année, il est passé de 422 500 $ à 490 000 $.

Et le bon de valeur qu’ont connu les condos dans cette même région impressionne encore davantage. On parle sur la Rive-Nord d’une progression de 22 % ! Le prix médian d’une copropriété y est passé de 275 000 $ à 335 000 $, une hausse de 60 000 $.

Ces données sont le résultat d’une année qui se sera déroulée en deux périodes et aura été marquée par la poursuite de la surchauffe immobilière des dernières années. À compter d’avril ont eu lieu un refroidissement des marchés et un rééquilibrage des prix. Fin décembre, Desjardins estimait à 6,4 % la baisse de prix des propriétés dans la province.
Mais, ça se calme à Montréal

L’île de Montréal, jusque-là fortement imprégnée par la surenchère, est le marché qui a connu la plus faible progression de prix en 2022. Le prix médian d’une maison unifamiliale y était de 723 000 $ (seulement 2 % de plus qu’en 2021) et celui du condo, de 445 000 $, une hausse de 6 %.

Plus stable, malgré des conditions de marché qui tendent aussi à se resserrer, la région de Québec a connu pour sa part des variations de prix plus proches de la moyenne. Les prix de la maison et du condo ont tous deux grimpé de 10 % dans la dernière année.

Pour l’heure, partout au Québec, le marché demeure à l’avantage des vendeurs. Cela malgré une hausse des stocks et une chute importante des transactions.

En décembre, selon Terram, les demandes d’hypothèques résidentielles étaient d’ailleurs en baisse de 45 % par rapport à 2021. Une prochaine hausse du taux directeur risque d’exacerber cette tendance. Si cette dernière se maintient, l’APCIQ s’attend à ce que les prix baissent de 5 % en moyenne en 2023.