Immobilier : les prix et transactions en baisse, mais des effets et une durée limités

Radio-Canada

2023-01-16 | Mis à jour hier à 12 h 15

En décembre 2022, le nombre de transactions immobilières a baissé de 39,1 % au Canada par rapport au résultat quasi record de décembre 2021, selon l’Association canadienne de l’immobilier (ACI). Et s’il s’ensuit une diminution du prix moyen des propriétés immobilières, cela sera temporaire et le marché reste difficile pour les acheteurs en raison de la hausse des taux d’intérêt.

En 2022, nous avons assisté à l’un des plus grands changements annuels jamais enregistrés sur les marchés de l’habitation canadiens, passant des sommets records de l’hiver dernier à un niveau tout juste inférieur à la moyenne décennale à la fin de l’année, a précisé Jill Oudil, présidente de l’ACI.

Cela peut notamment être dû à l’inflation élevée et à la hausse des taux d’intérêt qui ont marqué l’année 2022 au Canada et qui ont refroidi de nombreux acheteurs potentiels, qui préfèrent attendre un certain retour à la normale.

Du même coup, le prix moyen réel (non désaisonnalisé) des propriétés vendues au pays en décembre 2022 a aussi diminué par rapport à l’an dernier. Il s’est établi à 626 318 $, soit une baisse de 12 % comparativement à décembre 2021. Le prix moyen national est fortement influencé par les ventes dans le Grand Vancouver et la région du Grand Toronto, deux des marchés les plus actifs et les plus chers au Canada.

D’ailleurs, les prix ne sont pas en baisse partout. Au contraire, dans toutes les grandes villes à l’est de Montréal, ainsi qu’à Calgary, ils ont continué sur la lancée de 2021 et ont augmenté.

Mais si les prix dans la plupart des marchés ont baissé depuis le court sommet au début de 2022, ils restent bien supérieurs à ce qu’ils étaient à l’été 2020.Début du widget .

Il est aussi important de souligner que, malgré la baisse des prix des propriétés dans plusieurs marchés canadiens, les paiements mensuels des acheteurs contractant une hypothèque restent élevés, en raison de la hausse des taux d’intérêt.

En décembre 2022, la Banque du Canada a augmenté, pour une septième fois d’affilée, son taux directeur, le portant à 4,25 %. Et si cela semble commencer à avoir un effet sur l’inflation (passée de 8,1 % en juin à 6,9 % en octobre), la banque centrale demeure prudente et ne promet pas de cesser ces hausses prochainement.

Un « redressement » attendu pour 2023

Le thème de nos prévisions pour 2023 n’est pas la reprise, mais le début d’un redressement, peut-on lire dans le communiqué de l’ACI.

Il faudra voir dans quelle mesure et à quel moment [l’inflation élevée et la hausse des taux d’intérêt] reculeront, a déclaré Shaun Cathcart, économiste principal de l’ACI.

La demande de logements continue de croître et l’offre demeure le plus grand problème dans tout l’éventail du logement. La rapidité avec laquelle la Banque du Canada parviendra à maîtriser l’inflation et à réduire les coûts d’emprunt déterminera si cette situation se répercutera sur le marché locatif en 2023 ou si elle touchera de nouveau le marché de la revente.

Ce redressement devrait se traduire en une légère baisse des transactions (-0,5 %) par rapport à 2022. L’ACI prévoit plus précisément que quelque 495 858 propriétés devraient changer de main par l’entremise des systèmes MLS (des systèmes de vente exploités par les chambres et associations immobilières au Canada).

Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait diminuer de 5,9 % en 2023, pour atteindre 662 103 $.