Prix des maisons: ça flambe toujours partout au Québec

Martin Jolicoeur | Le Journal de Montréal

| Publié le 7 janvier 2023

Les hausses de taux hypothécaires n’ont pas freiné la croissance des prix des propriétés résidentielles en 2022

Malgré des signes de ralentissement, les prix du marché de l’habitation auront finalement continué de croître de manière importante en 2022, forçant les acheteurs à payer toujours plus cher pour espérer devenir propriétaires au Québec.

 

 

Charles Brant
Analyste de l’APCIQ

 

Selon les dernières données de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), le prix médian des maisons unifamiliales a bondi de 14 % en douze mois pour dépasser les 415 000 $. Celui des copropriétés s’est accru pour sa part de 12 %, atteignant les 366 000 $.

« Les baisses de prix qu’ont provoqué les hausses successives du taux directeur en 2022 ne se sont pas fait sentir partout avec la même intensité, reconnaît Charles Brant, directeur du service d’analyse de marché de l’APCIQ. La région de Montréal a été frappée la première. Mais d’autres suivront assurément ; on prévoit un bilan bien différent en 2023. »

La Rive-Nord se démarque

Au Québec, c’est dans les Basses-Laurentides, la vaste Couronne Nord de Montréal et de Laval, que les prix ont connu les hausses les plus marquées. De fait, le prix médian d’une résidence unifamiliale a crû de 16 % en 2022. En une seule année, il est passé de 422 500 $ à 490 000 $.

Et le bon de valeur qu’ont connu les condos dans cette même région impressionne encore davantage. On parle sur la Rive-Nord d’une progression de 22 % ! Le prix médian d’une copropriété y est passé de 275 000 $ à 335 000 $, une hausse de 60 000 $.

Ces données sont le résultat d’une année qui se sera déroulée en deux périodes et aura été marquée par la poursuite de la surchauffe immobilière des dernières années. À compter d’avril ont eu lieu un refroidissement des marchés et un rééquilibrage des prix. Fin décembre, Desjardins estimait à 6,4 % la baisse de prix des propriétés dans la province.
Mais, ça se calme à Montréal

L’île de Montréal, jusque-là fortement imprégnée par la surenchère, est le marché qui a connu la plus faible progression de prix en 2022. Le prix médian d’une maison unifamiliale y était de 723 000 $ (seulement 2 % de plus qu’en 2021) et celui du condo, de 445 000 $, une hausse de 6 %.

Plus stable, malgré des conditions de marché qui tendent aussi à se resserrer, la région de Québec a connu pour sa part des variations de prix plus proches de la moyenne. Les prix de la maison et du condo ont tous deux grimpé de 10 % dans la dernière année.

Pour l’heure, partout au Québec, le marché demeure à l’avantage des vendeurs. Cela malgré une hausse des stocks et une chute importante des transactions.

En décembre, selon Terram, les demandes d’hypothèques résidentielles étaient d’ailleurs en baisse de 45 % par rapport à 2021. Une prochaine hausse du taux directeur risque d’exacerber cette tendance. Si cette dernière se maintient, l’APCIQ s’attend à ce que les prix baissent de 5 % en moyenne en 2023.